e’M | église en Mission dans Il est Vivant !

Merci au magazine Il est Vivant ! pour cette double-page consacrée aux missions e’M dans le numéro Oct-Nov-Déc 2024. Un numéro dédié à la lettre du Pape François L’espérance ne déçoit pas, pour l’annonce du Jubilé 2025 : Pèlerins d’Espérance.

Les missions e’M illustrent ainsi le paragraphe n°17 de cette lettre dans lequel le Pape évoque « l’urgence de l’évangélisation : tous les baptisés, chacun avec son charisme et son ministère, coresponsables pour que de multiples signes d’espérance témoignent de la présence de Dieu dans le monde. »

Père Jacques Gomart, membre de l’équipe e’M, mais aussi Amandine et Julien Guthlin, en mission depuis août 2024 sur le sanctuaire Notre-Dame de Buglose, se sont prêtés à l’exercice de l’interview croisée.

On vous partage donc ici le texte de l’article. Bonne lecture !

Quelles sont les intuitions à l'origine de e'M ?

Jacques Gomart : e’M est née d’un constat : la France est plus que jamais une terre de mission où la solitude, les détresses et la soif de Dieu sont criants, mais où l’Eglise est fragilisée (baisse de la pratique et du nombre de prêtres, scandales, etc.). Souvent, on situe spontanément les prêtres en “première ligne” de la mission d’évangélisation, comme si la “troupe” des fidèles laïcs se trouvait à l’arrière-garde…

S’engager dans la vie paroissiale a ainsi souvent été compris comme une aide nécessaire apportée à un homme généreux, mais seul : « Il faut bien aider notre curé. » Mais en fait c’est tout l’inverse : le sacerdoce ministériel est au service du sacerdoce baptismal ! (cf. Vatican II, Lumen Gentium 10,2) Et tous les membres du corps sont nécessaires à la mission ! Il est urgent de vivre avec simplicité cet esprit de soutien et d’attention réciproques, dans une authentique communion. Et celle-ci ne peut exister qu’enracinée dans la prière et stimulée par une responsabilité à la fois partagée et différenciée, où chacun peut donner le meilleur de lui-même et de sa vocation propre.

Concrètement, une mission e’M, ça se passe comment ?

Amandine : Après un parcours de discernement et de formation, nous avons quitté cet été l’Alsace pour les Landes. Pour nous qui avions envisagé au début un départ avec Fidesco, c’est presque autant le bout du monde (rires) ! Nous vivons en habitat partagé intergénérationnel sur le sanctuaire de Notre-Dame de Buglose, près de Dax, avec une vingtaine de personnes cabossées par la vie.

Avec l’aide de l’équipe e’M, les bases d’une collaboration saine et fraternelle ont été posées dès notre arrivée : une lettre de mission réaliste nous a été remise par notre évêque, et nous avons établi un rythme de prière, de temps fraternels gratuits et de travail collaboratif avec le recteur du sanctuaire. Nous développons ainsi un esprit d’attention à l’autre, qui irrigue nos liens avec tous les acteurs de la vie du sanctuaire : les 2 prêtres et les 4 consacrés des deux communautés religieuses qui y vivent, les locataires de l’habitat partagé, les voisins du village, les pèlerins habituels ou visiteurs de passage, etc.

Julien : Quand on a dit “oui” à la mission, beaucoup de questions restaient en suspens : entre le déménagement de notre tribu et mon boulot, il nous a fallu faire un pas dans la confiance.

Mais le Seigneur a aplani le chemin : mon employeur a accepté ma demande de télétravail, indispensable à l’équilibre financier de notre famille. C’est donc bénévolement et dans une unité de vie familiale retrouvée, que nous pouvons nous consacrer à cette mission d’Eglise.

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